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Une sortie prospection à Eteize.
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Les filons de quartz d'Eteize :
Les filons de quartz d'Eteize font partie du vaste ensemble de filons minéralisés
de St Julien Molin Molette. Les filons se sont formés par remplissage
de fissures. Des vapeurs minéralisatrices provenant des zones profondes
ont ainsi crée des filons minéralisés hydrothermaux.
Dans la gangue de quartz se trouvent différents minerais métalliques
tels que la galène, la blende ... La barytine est parfois associée
au quartz et la fluorine y est courante. Le quartz n'est pas toujours cristallisé
mais lorsque c'est le cas il peut être laiteux ou fumé. Ils
ne présentent pas de prisme mais leur pointe peut atteindre plusieurs
centimètres.
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Accès au site :
Le site d'Eteize est situé à l'extrêmité nord
du département de l'Ardèche (07). On y accède en traversant
le hameau d'Eteize. Les haldes sont bien visibles dans le paysage formant
des trouées dans la forêt. A la sortie nord du hameau la route
goudronnée se transforme en piste. Prendre deux fois à droite
pour monter sur le plateau à l'entrée de la forêt (parking).
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Historique des mines d'Eteize :
Les filons minéralisés du district de Saint Julien Molin
Molette sont exploités depuis fort longtemps. Le minerai alors appelé
alquifoux, utilisé pour vernir les poteries, était extrait
en surface, au moins depuis le XIème siècle. C'est en 1717
sous Louis XVI qu'une concession fut accordée à un maître
mineur autrichien nommé Blumenstein. Les techniques d'extraction
industrielle du plomb alors inconnues en France furent importées
d'Angleterre. Saint Julien Molin Molette fur alors l'un des premiers sites
de production industrielle de plomb en France. L'exploitation des filons
dura jusqu'en 1831.
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De nombreuses galeries furent percées. Certains filons dont ceux
d'Eteize comportent plusieurs niveaux superposés. Ces galeries sont
situées sous les haldes. 9 000 tonnes de minerai furent extraites
puis traités dans la fonderie de Saint Julien Molette pour donner
près de 3 000 tonnes de plomb. Le minerai était acheminé
depuis les mines jusqu'à la fonderie à dos de bêtes.
Le minerai était successivement concassé, lavé et trié,
passé dans un premier four pour éliminer le soufre, concassé
à nouveau puis repassé dans un second four pour extraire le
plomb.
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Une sortie prospection :
La prospection à Eteize consiste essenciellement à parcourir
les vastes haldes. L'érosion y creuse de véritables tranchées
et met à jour après chaque grosse pluie quelques pièces
plus ou moins intéressantes. Bien entendu ces haldes facils d'accès
ont été dajà très fouillée depuis fort
longtemps et la découverte d'une belle pièce est loin d'être
garantie. Depuis le parking, nous empruntons le chemin qui mène au
pied de la grande halde située juste au-dessus du hameau d'Eteize.
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En cassant des gros blocs de qartz massif nous trouvons quelques échantillons
de chalcopyrite sous forme de petits placages. Nous remontons la halde en
empruntant le ravin qui la balafre. Dans les talus du ravin, nous trouvons
de nombreuses plaques de quartz laiteux cristallisés. Les pointes sont
généralement plus ou moins usées mais peuvent atteindre
2 cm de hauteur. Un peu plus haut les quartz sont plus petits et recouverts
d'un pellicule d'oxyde métallique rouge orangé. En remontant
vers le sommet, nous traversons un secteur riche en barytine blanche massive.
Après avoir franchi la crête nous redescendons sur l'autre versant.
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A l'entrée des bois, nous sommes sur un secteur très riche
en fluorine. Les cristaux sont assez gros (jusqu'à 1 cm de côté)
mais ils sont souvent abîmés.La fluorine s'est developpée
sur les cristaux de quartz et l'ensemble a été recouvert par
la baryte. Ces pièces ne sont pas évidentes à mettre
en valeur. En effet lorsque l'on essaye d'enlever la baryte les cristaux
de fluorine s'abiment et se décollent. La coloration des cristaux
de fluorine est diversifiée : bleutée, jaune et même
violette. Dans ce même secteur en cassant de gros blocs de quartz
massif géodés, nous récoltons également un peu
de quartz fumé. Les cristaux sont bien conservés mais petits
(millimétriques).
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Nous remontons sur la crête et empruntons le chemin qui nous ramène
au parking. Nous nous délestons des quelques échantillons
récoltés avant de repartir de l'autre côté en
empruntant le chemin qui monte en allant vers le nord est. Le chemin traverse
une grande halde que nous n'explorerons pas aujourd'hui. Une sente part
vers la gauche et traverse un petit bois clairsemé (la tempête
de 99 a abattu presque tous les arbres !). Nous arrivons sur une petite
halde qui est très riche en différents minéraux. Sur
la partie haute de cette halde nous trouvons très facilement de la
galène en cassant les blocs de quartz massifs. Elle montre de beaux
clivages cubiques et brillants.
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La blende massive qui l'accompagne est terne et inesthétique. La
fluorine est très abondante formant de véritables placages
cristallisés sur le quartz. Les cristaux jaunes sont cependant petits
(milimétriques) et opaques. A l'extérieur ils sont souvent
usés mais dans les géodes ils sont beaucoup mieux conservés.
Le quartz fumé est moins fréquent. Si on trouve assez facilement
des pointes isolées, la découverte d'une plaque est rare.
Nous descendons la halde pour aboutir à un secteur ou se cachent
des beaux exemplaires de quartz fumés avec des pointes de 2 cm ainsi
que des cristaux de fluorine violette (cubes de 3 millimètres d'arête).
L'association de ces deux minéraux est particulièrement esthétique
mais très rare à découvrir.
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